Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830
L’AUTEUR
Sa vie
1783 : Henri Beyle, qui prendra plus tard le pseudonyme de Stendhal, est né le 23 janvier à Grenoble. Sa mère meurt alors qu’il n’a que 7 ans, et il sera élevé, avec ses deux sœurs, par un père qu’il méprise et qui confie une partie de son éducation à un précepteur, l’abbé Raillane, qu’il n’aime pas plus. Le jeune Henri trouve du réconfort auprès de son grand-père maternel, homme issu du siècle des Lumières, qui lui fait découvrir la littérature.
En 1799, au tournant du siècle, il fuit à la fois son père et sa ville natale qu’il déteste pour venir travailler à Paris (qui ne le séduira pas plus). Mais au lieu de passer le concours de l’école Polytechnique auquel on le destine (même si son ambition secrète est de devenir auteur de comédie… et séducteur de femmes !), ses cousins l’aident à entrer au ministère de la Guerre. Il commence en tant que secrétaire, et connaîtra la honte : on lui reproche son écriture illisible, et il fait des fautes d’orthographe (la même que Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir, puisqu’il écrit cella au lieu de cela !).
D’un caractère timide et passionné, Stendhal sombre dans la mélancolie et les désillusions. Lui qui se rêvait libertin et séducteur, se trouve gauche et maladroit dans une société dont il ne maîtrise pas les codes. Dans l’hôtel particulier parisien de ses cousins, où il est logé, il se déçoit lui-même. Comme Julien Sorel encore, il enchaîne maladresse sur maladresse, au point que ses cousins se demandent s’il n’est pas imbécile ou fou.
En 1800, il est envoyé en Italie, à Milan, avec la Grande Armée de Bonaparte. C’est là qu’il découvre avec émerveillement ce pays qu’il chérira toujours, l’opéra, l’amour, et le bonheur.
Il reste dix ans au service de l’armée, puis revient à Paris où il occupe diverses fonctions administratives, avant de devenir, au plus haut de sa carrière professionnel, auditeur au Conseil d’État. Il sort souvent, vit dans le luxe, et entretient une chanteuse d’opéra (Angela Beyreter). Il voyage en Allemagne, en Italie, en Russie ; il se cherche…
En 1814, à la chute de Napoléon, Henri Beyle s’installe à Milan et tente de vivre de sa plume. C’est là qu’il tombe fou amoureux de Matilde Viscontini Dembowski, qu’il appelait Métilde, pour qui il écrira son essai De L’Amour.
En 1827, alors qu’il est déjà connu comme chroniqueur et comme essayiste, il rédige son premier roman, Armance, puis Le Rouge et le Noir en 1830, au moment où les Bourbons sont renversés (voir contexte historique). C’est une période amoureuse, il passe d’une amante à une autre, et rencontre Giulia Rinieri, une jeune italienne qui lui restera longtemps fidèle. En 1831, il retourne vivre en Italie, à Civitavecchia, mais il s’y ennuie et s’échappe à Rome le plus souvent possible. Il commence plusieurs romans qu’il n’achève pas, et retourne à Paris en 1836 avant d’être de nouveau envoyé à son poste italien. En 1839, il publie La Chartreuse de Parme, qui sera son plus grand succès.
1842 : profitant d’un nouveau congé, Stendhal rentre à Paris, où il meurt d’une crise d’apoplexie qui le frappe en pleine rue le 22 mars, à l’âge de 59 ans.
le contexte littéraire : romantisme et réalisme
Le rouge et le noir
Résumé
[Première partie] Julien Sorel, fils d’un charpentier de Verrières, est engagé comme précepteur des enfants du maire de la ville. Il devient rapidement l’amant de Mme de Rênal, puis se voit contraint de s’éloigner d’elle pour ne pas confirmer les rumeurs. Après un passage au séminaire de Besançon, il entre au service du marquis de La Mole, qui le loge dans son hôtel particulier parisien.
[Deuxième partie] Là, il entame une liaison passionnée et pleine d’orgueil avec Mathilde, la fille du maître des lieux, qui se retrouve enceinte. Le marquis obtient alors un titre de noblesse pour Julien, qui a toujours cherché à s’élever dans la société. Le bonheur est donc atteint pour le jeune homme, jusqu’à ce qu’une lettre envoyée au marquis par Mme de Rênal, qui l’accuse d’ambition et d’hypocrisie, vienne ruiner tous ses espoirs. Julien, furieux, retourne à Verrières, achète deux pistolets et tire sur Mme de Rênal durant la messe. Elle en réchappe, mais Julien est enfermé et condamné à mort. A la fin du roman, Mathilde enterre la tête de son amant décapité, et Mme de Rênal meurt de chagrin trois jours après Julien.
L'œuvre au bac
Des extraits en lecture linéaire
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Le portrait de Julien Sorel (accessible sur le site !)