Les Lumières (XVIIIe siècle)
Éclairer les esprits
On appelle « Lumières » le mouvement de pensée européen qui connaît son apogée entre la mort de Louis XIV (1715) et la Révolution française (1789). Cette métaphore désigne le principe de raison, d’intelligence, de tolérance et d’esprit critique qui s’oppose à l’obscurantisme caractérisant en partie les siècles précédents. Les philosophes des Lumières remettent en cause la monarchie absolue et les excès du pouvoir religieux.
Un nouvel humanisme
Héritiers de l’humanisme du XVIe siècle, les Lumières ont foi en l’homme et mettent la connaissance et la raison au cœur de leur réflexion. Dieu n’est plus le centre de tout. Ils combattent ainsi les superstitions et le fanatisme religieux.
Une réflexion politique
À la mort de Louis XIV, la monarchie s’affaiblit : les paysans, qui sont écrasés par les taxes, et les bourgeois, qui contestent les privilèges de la noblesse, s’unissent dans une même contestation contre la monarchie absolue.
Parallèlement à ce mouvement, des monarques européens, tels que Frédéric II de Prusse ou Catherine II en Russie incarnent l’idéal du despote éclairé, et servent de modèle aux penseurs politiques comme Montesquieu ou Voltaire.
Les formes littéraires
Privilégiant l’accès à la connaissance pour tous, le dictionnaire apparaît comme une forme littéraire privilégiée par les Lumières. L’ouvrage le plus célèbre est L’Encyclopédie, dirigée par Diderot et D’Alembert, et publiée entre 1751 et 1722. Cet immense dictionnaire collectif regroupe les connaissances et les idées contemporaines, tout en transmettant l’esprit des Lumières.
Au théâtre, des auteurs comme Marivaux ou Beaumarchais renouvellent l’art de la comédie tout en portant une réflexion critique sur les inégalités inhérentes à leur société. Ils œuvrent en faveur de la reconnaissance des droits des valets, mais aussi des femmes.
Les genres de l’argumentation directe et indirecte trouvent au XVIIIe siècle leurs lettres de noblesse : conte philosophique, roman didactique, apologues, discours, essais… Tous les genres sont prétextes à partager les idées des philosophes, sur un ton souvent ironique et plaisant.